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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 06:12


                         Oh, les Noëls !…

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Garde â l’esprit qu’il y eut des autrefois embaumés de résine, bougies à la cire brûlante, cantique dont les choeurs se renforçaient de carillons…

 

L’enfance alors malgré le vieux barbu en houppelande rouge était douleur, fièvre aux tempes et désespoir ; et tout le silence d’une veille tardive,

 

Inutile puis qu’on s’assoupissait toujours avant que le distributeur de cadeaux et son traîneau harnaché de rennes volants ne soient passés on ne sait par où…

 

Un temps de notre vie qui sans souci de la logique réaliste admettait la contradiction et ce brumeux impossible de décembre qui déplace les montagnes !

 

Aujourd’hui ne persiste après trois quarts de siècle que l’impérieux enivrement d’une médiocre dictée poétisante et certaine douleur ancienne

 

dénuée de composante physique et de la pure essence des amours impuissantes, ou autres incapacités à recréer pour ceux qui nous sont chers les bonheurs de l’enfance.

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17 décembre 2019 2 17 /12 /décembre /2019 07:58

 

 17 décembre 2019

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                                                   Pour Aïlenn, l’indomptable...

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Le vélin de la page serait la steppe de Noël      sillonnée de pistes de rennes entrecroisées      pareilles à celles des landes      que bleuit le soleil de minuit      aux confins du cercle arctique

.

Comme la bise effeuille jusqu'à la dernière les branches des fayards        les jours d'hiver en rafales rythmées transiraient notre être      déjà dépouillé du principal de sa verdeur      et vacillant

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À la manière d'un esquif hasardé sur le tangage       qu'entretient une houle       inaccessible à toute compassion et dont la voix        de ses sentences pierreuses       harcèle impitoyablement les plages

.

Ce seraient des crépuscules aux longs couchants      sur les montagnes au revers desquelles      une espèce d'araignée lumineuse emporterait son rouge abdomen       en laissant derrière elle

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Ces odeurs d'iode et d'urine que       dans les jardins du paradis       exhale une végétation de souvenirs moisis       tels ces lauriers coupés naguère en chantant       par de jeunes amies aux voix de fées

.

Ou ces brassées de lys      que de naïves Ophélies cueillaient au bord des eaux        là où les méandres des rivières ont quelque chose en commun avec ceux de l'amour       cet éternel adolescent

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Qui ne redoute aucune nuit        que ne rebute aucune nuit       de sel et de rosée       de tempête et de baisers        car lui seul a ce don de franchir impunément l'Abîme       et d'offrir aux humains l'espoir d'une variante de l'Éternité  

 

 

 

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16 décembre 2019 1 16 /12 /décembre /2019 16:00

À contrinsomnie

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Laisse glisser sur toi sans lui donner prise

la malfaisante obscurité des nuits

N'offre pas tes pensées à ses multiples chemins

T'incite-t-elle a pénétrer sous le couvert touffu

de ses ramures — n'y va pas ! — Certes

tout à fait inoffensifs sont ses fantômes et chimères

Un souffle d’éveil disperse leurs oripeaux de brume

et les extravagances bariolées de houppelandes

qui croient t’effrayer en s’écartant pour des visions

de spectres aux orbites caverneuses et de côtes

de squelettes nues aux luisances d’ivoire

N o nstop ! Tends en avant ton esprit en étoile

comme une main qui veut conjurer le sort

et détourne-toi vers le chemin radieux de la

Lumière Noire qui bientôt va poindre à l’orient

parmi les blancheurs laiteuses des aubes

semant sur la sérénité des eaux immenses

une infinité de blancs sourires qui viennent vers toi

avec ce même parfum chuchotant de rouge à lèvres

de tabac et de poudre de riz que bien après

minuit tu respirais lorsque dans un songe velouté

tu entendais ta mère de retour d’une soirée tardive

se pencher sur ton sommeil pour un dernier baiser

 

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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 18:29

 

De sable et de cendre
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Cette année je ne peux pas écouter
les musiques de Noël Trop de deuilsLe temps - cet
Cette année je ne suis pas allé visiter
les magasins de cadeaux Trop de deuils
Cette année les cinq derniers mois  
sont braise dans ma poitrine Trop de – 
Les nuages s'affichent de la couleur 
des souvenirs consumés Trop de – 
Les arbres du jardin dépouillent leurs
chasubles chamarrées soufre et pourpe
Trop de deuils, vraiment trop de deuils
Même les siècles ruinés s’éboulent  
Même le temps sous sa propre meule
se pulvérise en farine noire et grise
Le temps – ce doyen des tueurs en série
Le temps - cet Al-Hassan ben As-Sabbâh !


.
 

 

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13 décembre 2019 5 13 /12 /décembre /2019 10:01

A la veille d’appareiller
.
Un ultime regard vers la maison éclairée sur les hauteurs de la colline
La lucarne sombre cadre la pente dorée à la manière d’un tableau
.
Fini de s'endormir et s'éveiller dans la présence vivifiante de la mer
Bercé tel un ramier sur l'élasticité vaguement instable de l'air 
.
Qu’on éteigne toutes ces étoiles de rosée Il va être temps de partir
Déjà certains oiseaux ont changé On entend partout des cris ignorés 
.
Il fait grand jour et pourtant un enfant en moi galope dans la nuit
On dirait qu’il a tous les chiens invisibles du vent à ses trousses
.
Serait-ce que mon corps est habité d’un autre et ne concorde pas
absolument avec lui-même l’un fragile souple et vif l’autre viellard
.
L’un dont s’est pour toujours détourné la pieuvre au bras de lumière
L’autre qui se débat au coeur d’un buisson de cristal semé d’églantines
.
Qu’on éteigne ces fleurs dont l’aurore impitoyable sème la splendeur
Je veux rester seul avec ce moi dont j’opère sans fin les douleurs

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 10:50

Un onze Décembre au XXIème siècle

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Les trottoirs font leur cinéma

grâce à la bruine complice

Ils changent les feux des vitrines

en nappes d’astres irisés

et les nébuleuses du ciel gris

jonchent le sol de plaques de zinc

 .

Seules les grandes corneilles noires

en se grattant l’aisselle au coin des toits

s’enchantent de ce temps mouillé

Capuches tirées sur le front

parapluies déployés les passants

hâtent leurs enfants vers l’école

.

Aujourd’hui c’est jour de grève

Un bus sur dix, ni train ni tram ni métro

La désolation à quelques jours de Noël

a vidé les grands supermarchés illuminés

Les caissières se morfondent fatiguées

d’être venues de banlieues éloignées

.

Quand on questionne (s’ils consentent

à répondre) les passants impatientés

les uns sont contre, les autres sont pour

malgré les désagréments, tous enragés

fanatiques de leur syndicat On dirait

que le mot Démocratie est d’une religion

.

Moi je piétine le film trop flou des trottoirs

Mille baisers de bruine complice

feignent de rajeunir mes vieilles joues

qu’éclairent les devantures irisées

Je vais seul tête nue au hasard des rues

C’est ainsi C’est le labyrinthe de ma vie

 

 

 

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 16:46

L’âme parfaite du Monde 
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Ne regarde plus vers l’île
dont les frondaisons moutonnent
en couronnes de brocolis sur les roches
accumulées par le soleil couchant
et rebattues par la mer 
qui traduit en écume les cris 
tourbillonnants d’oiseaux effarouchés
.
Perdurable et doux lieu de solitude
frangé de plages hérissées de lis parfumés
secoués au gré des airs iodés...
Qu’il serait plaisant après quelques brasses
en compagnie d’une Aphrodite frissonnante
de s’y échouer à côté d’un beau coquillage torsadé
presque enfoui dans le sable de nacre
.
Ce serait comme une romance
tissée en mots de nuages rose-corail
qui transmigrent par la fente de l’horizon  
à la suite du soleil à la crosse d’or
Et que l’on écoute enlacés depuis le rivage
de l’île casquée de vert au-dessus d’anfractuosités
pourpres inlassablement rebattues par la mer

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10 décembre 2019 2 10 /12 /décembre /2019 12:36

« Libre, libre, libre ! » 
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Peut-être une dernière cavatine de fauvette
dans les roseaux d’un poème de Char
Peut-être ce serait, non le mot de la fin 
mais l’effet libre de l’âme animale déchaînée
des exigences austères de la fourberie sociale
.
Où l’oiseau babillard désormais ? A-t-il franchi 
le feuillolement des flots de Méditerranée ?
Nous laisse-t-il, peuple sans ailes, flagellés
par les tiges fluides des pluies de novembre
muets et pareils à des sourds transis de silence ?
.
Peut-être seulement réfugié, ce mignon avatar
d’Orphée, quelque part en Andalousie ou en Sicile,
reviendra-t-il en mai pondre quatre petits œufs
éclaboussés d’encre qui mériteront leurs treize
jours de couvée pour onze d’éducation et six
.
ou sept ans de vie si l’on en croit l’Ornithologie…
On en conclurait aisément qu’à la façon des vers 
et strophes d’un poème, la Liberté serait chiffrée 
puisque amie de la plume elle anime un langage
qui constamment comme un galet rêve de s’envoler...

 

 

 

 

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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 17:59

Évocation

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Le vent s’inspire du vent

pour faire de ma nuit le prétexte d’une chanson

dont il cherche le refrain

dans l’altitude des étoiles

Une musique acérée qui fait penser

à la fraîche révélation d’une feuille de menthe

que l’on vient de froisser entre ses doigts

Elle dit l’amour d’une amante au corps de feu

Enlacement de liane autour d’un tarzan d’opérette

que la beauté à jamais asservit

depuis le jour de la première rose de la Vierge...

Là-bas, la rose blanche, au fond du passé, la rose

parfumée au pied de la statue bleu pastel

un diadème constellé au-dessus du front

et sourire inexplicablement vainqueur

au détour de l’allée du jardin sur la colline

où chaque instant semblait autour de toi

scruter l’enfance exaltée de ton coeur -- 

 

 

 

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9 décembre 2019 1 09 /12 /décembre /2019 11:47

Mimétisme triste

.

Ce n’est pas hélas une volée de moineaux

comme celles qui jadis animaient le jardin

de leurs insolentes chamailleries sonores...

Seulement un courant d’air qui soudain

culbute d’un coup un lot de feuilles brunes

qui s’élancent et retombent à quelques pas…

La mort singe parfois les allures de la vie.

 

 

 

 

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