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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 11:00

                

 

                         Biface

 

 

Loreille collée à la vitre du ciel

 

 

Il est comme lenfant qui cherche à percevoir

 

Le sifflement transparent des flocons qui tombent 

La légèreté des poussières qui trahissent un rai de lune

Ou en pleine insomnie la profusion chantante des étoiles

 

A proportion des drames effrayants qui déchirent les mondes

Des sociétés qui sentrechoquent et fondent sur leurs pourtours

 

Tels des icebergs dans les ondes sanglantes du soleil couchant

 

Il sangoisse pour lunivers tandis que sa poésie, elle,

 

Senfonce aux splendeurs turquoise des printemps

Tout lui est prétexte à pépiements de bourgeons roses

 

Et gazouillis de plumes vertes que les tièdes becs des brises

 

Lissent dans les ramilles

Prétexte à mille soleils minuscules

 

Qui entrent et sortent des ruches sans perdre un instant

 

Prétexte à papillons qui déroulent leurs spirales pour plonger

Dans les baumes parfumés qui tapissent le fond des fleurs

 

Prétexte à toutes les folies des étalons luisants

Qui ruent aux prés parmi boutons dor et marguerites

 

Lui écoute avec ses yeux le langage aux blancs pétales

Les mots  tombent de son regard rêveur

Sur la page qui semplit vivement

Dun étrange amour des choses

                                                            Jusquaux pierres

 

Qui lui rendent cet amour comme pour prouver

Quelles ont un cœur et lui faire oublier que même

Si elles sont du gris et blanc des goélands

 

Elles ne peuvent pas senvoler

 

Et sa pensée alors couve longuement un poème

 

A la façon de ces solitaires frustrés

Nichés aux anfractuosités les plus hautes des îles           

Alors quau bas des falaises la mer sobstine

 

Qui sobstinent comme elle

Faute d’œuf vivant à couver quelques galets ronds

Qui n’écloront jamais !

 

 

 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 17:47

 

              Le flux d’écrire

 

Il écrivait « pour conjurer linexistence ! » - disait-il !  

Un peu comme un sculpteur à grandes salves de burin

Tente de projeter son âme dans la pierre 

 

Espère-t-il sans trop y croire quelle durera davantage que lui ?

 

Ne voit-il donc pas quau milieu de la vie

Ecrire, cest guetter les frêles

Indices de la mort ?

 

Que cest en somme sefforcer dincarner le Jour

Capable dattirer lesprit dans son cristal ?

 

Cest changer la parole quon murmure                                                  

-         Michaël Gabriel Uriel Raphaël -

 

En une sorte de syriaque que nul ne comprend

Hormis certains chercheurs dor peut-être ?  

 

Ou les oiseaux blancs qui s’échappent de l’écume de la mer

Lorsquelle jaillit des rochers

 

Un murmure voisin du silence

Pareil à ces fins déclics de harpe

Au fond des tuttis assourdissants dun orchestre

 

Ou bien à ces fragments du miroir de la pleine lune

La nuit dans le torrent qui bondit des hauteurs !

 

 


 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 14:39

 

 

                           Gnose

 

Belle est la lumière du ciel

lorsqu'elle tombe de l'éther dans l'étang

et s'y entrelace aux reflets des arbres

 

Ah or longtemps mûri aux profondeurs

feuilletées de la terre et qui surgis

lorsque l'esprit s'éveille comme amandier au printemps

 

Qu'il est doux alors de nourrir de fleurs

les grandes bêtes nocturnes du songe

Leurs yeux brillants sont des étoiles

quand elles broutent les champs ténébreux

 

L'érèbe n'est pas loin ni les quatre puissants fleuves

dont on entend mugir les cataractes

aux frontières des lointains du Paradis

 

Chaque bourgeon qui pousse offre son miel pour preuve

et les berceuses de la brise à peine déployée

caressent les oreilles vernies de la chlorophylle

 

Chaque hêtre aspire à l'éblouissement

qu'il attend de l'altitude

oblitérée à longueur d'hiver

 

Vienne le temps des colombes et qu'à leur

exemple le poète insignifiant balbutie en quête

d'une langue originelle par les musiciens ailés

jamais abandonnée

 

tandis que depuis l'humaine endémie

la planète est à feu et à sang !

 

 

 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 14:07

 

 

              Ode au poème futur

 

 

Quelle est cette chose noire qui lame après lame

ressasse et bat sous le perron Océan nocturne

autour de l'île où se dresse la maison

 

Au ponton l'anneau de fer auquel l'esquif

attaché roule et danse d'impatience

espérant voir bâiller les vantaux de la mer

 

Cette couleur de bronze refermée

sur les effigies colossales des dieux

dont au couchant parfois percent les reflets d'or

 

Tes matelots sont morts et dans le mot naufrage

tu entends le mot âge et thoracique cette cage

varangues os et couples souffle exténué

 

La famille dort dans sa cathédrale de sommeil

Les enfants beaux comme des saints les yeux clos

Cheveux répandus source éparse sur la dalle d'oreiller

 

L'épouse calme immobile et pourtant vivante

La douce chair du mamelon sous le pouce

Les organes ensachés dans une forme délicieuse

 

Mais quelle est cette noirceur qui lame après lame

ressasse et bat sous le perron Océan nocturne

autour de l'île où se dresse la maison

 

Avec au ponton l'anneau de fer auquel l'esquif

attaché roule et danse d'impatience

espérant voir bâiller les vantaux de la mer

 

Dresse dresse ton mât Dresse bouts et filins

Drisses vergues haubans focs et voiles de lin

Dérape carène légère en tutu d'écume

 

Je ne trouverai pas notre prochain périple ridicule

 

 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 12:35

 

               Amour particulier

 

 

Tu n'es pas de ceux qui désertent les nuages

Les dents des morts ne t'effrayent pas davantage

qu'un lot de coquillages

dont la mer a délaissé les rimes

 

Tu enjambes l'amour cette rivière de miroirs

Dans la nuit son pinceau de soleil t'observe

tels ces phares d'hélicoptères qui suivent

les criminels des feuilletons TV New-Yorkais

 

Tout t'offre sujet d'interrogation Tout

respire un vent qui sent l'iode et l'avenir

Odeur qui est aussi pour toi celle de l'abandon

 

Réfugié parmi les sarments ligneux

sous les contorsions d'un olivier vaticinant

tu prêtes l'oreille aux rengaines des constellations

 

Tu serres contre toi l'épaule de ton rêve

Embrasses ses lèvres mouillées

Goût de crayon d'école à mine de graphite

Respires ses cheveux longs et nus et embrouillés

 

Tu les peignes entre tes doigts

comme le cavalier la crinière de l'alezan

grâce auquel chaque matin à l'orée de l'azur

il s'ouvre parfumée une sylve dont les sentiers

 

de loin lui reviennent chargés des nouvelles du monde

 

 

 

 

 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 11:12

 

 

              Cette musique lointaine

 

Mal rasé à la manière du vent dans les herbes

affichant un sourire ensoleillé

pour cette musique lointaine qui t'appelle

comme nef que fera sombrer la sirène à queue verte

 

tu foules de tes gros sabots la dentelle de la page

 

Paysan dans ta tête et directement revenu des labours

pour une occasion de riz de neige et de lis

Te voici marcher malencontreusement sur la traîne

de la mariée immaculée au porche de l'église

 

Traces fangeuses costume emprunté

Une main occupée à gratter avec embarras

un occiput couronné de cheveux blancs

et l'autre froissant un chapeau sur son ventre

 

Les campanes du poème en silence à haute volée

balancent avec la cime des cyprès Un nuage

déploie au ciel la carte d'un pays imaginaire

tandis que s'efface le masque pâle de la lune

 

tu foules de tes gros sabots la dentelle de la page

 

Mal rasé

saisi d'irrésistibles caprices inexplicables

à la manière du vent dans les herbes

pour cette musique lointaine qui t'attire

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 11:58

 

 

                          En croisière

 

Cirque Maxime avec gradins et voyage inusité

De Rome un périple est prévu jusqu'aux Îles Eoliennes

Rochers imaginés qui tournent sous le vent

Agneaux abandonnés broutant la solitude

"Vous confondez Madame avec Capri"

 

Cieux primesautiers escortés de nuages

ton bras par le coude serré sur la rambarde

cheveux au vent et sillage laiteux de l'étrave

Je sens ta hanche contre moi complice

Des fourmis dans les membres patientent

 

avant d'envahir et noircir la vision du soir

Or que la lampe déploie dans l'exigu de la cabine

ton corps nu avec seins régissant l'espace

de leur parfum et triangle aux boucles serrées

et cette liberté à, dans la grâce, te mouvoir

 

ainsi que mouette ayant fendu le cœur de la lumière

 

 

 


 

 

 

 

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 11:00

 

 

                            Vie ordinaire

 

Il s'accommodait de la menace et de la quotidienneté

Ses jours lui rapportaient sous des couleurs

variables la même aube chaque fois et le même présent

coincé comme dit le poète « entre avenir et souvenir »

 

Le langage sur la page à tout moment déglutissait

un vacarme de fleurs un silence de cloches

une avalanche d'ombre arrachant les printemps

aux flancs vertigineux du Paradis

 

C'était un temps d'escalade et d'esclandres de pierriers

à tous les échos coïncidant avec des vols effarouchés

Il avait trouvé l'amour et ployait sous son fardeau délicieux

comme un convalescent aux jambes flageolantes

 

 

 

 

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 09:32

 

 

                         Synthèse

 

 

Sondant la nuit et ses récifs Toi en figure

de proue et moi au bastingage du sommeil

tandis que les indigènes aboient sur la rive

dansent les hanches couronnées de raphia

brandissent un épieu au-dessus de l'épaule

 

Le temps des pirates Les otages éviscérés

Une tête sanglante roule dans le sable

et dans ses amples chiffons bronzé dents blanches

éclate le rebelle enturbanné lame pourpre au poing

Tel est le monde de notre monde

 

Au gré du vent désorganisé les utopies s'enfuient

toutes voiles dehors mais dans la jumelle

on les voit affreusement déchiquetées et sur la mer

dérivent les espars de rêves que le temps

a horriblement désarticulés Ossuaire d'idées

 

L'écume naît dans l'espace glauque, approche

du littoral sur la frange duquel toutes les traces

s'effacent victimes d'un rythme si vieux

qu'on croirait qu'il date de l'aube de la Création

Comme un poème il torture les humains

 

dans l'ombre de la Terre où ils sont endormis

 

 

 

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 16:52

 

 

Croix du sud

 

Poussant le rêve comme un troupeau de biques

qui vous regardent en oblique

l'oeil d'or fendu

jusqu'au désert des arganiers – jusqu'au mot

de terre cuite auprès du foyer noirci ! -

 

sédentaire en habit de nomade teint de ciel brut

le voici poète étranger chantonnant ses carmina

ridicule dans son projet

d'ensorceler la mort

 

Montée des dernières fumées

Au-delà du fleuve

 

On a changé de caractère pour moins que ça

(Irrespirable épuisement et fleurs nacrées

sur la tombe de l'aurore!)

 

 

 

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