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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 21:56

 

 

Il n'y a pas grand'chose à dire

Quand on est homme

Excepté de répéter la fragilité de la vie

La précieuse rareté des jours heureux

 

Même les plus riches doivent se suffire

Du peu de souffle et d'élan qui leur fut donné

Par un jour mystérieux dont ils sont les seuls

A ne pouvoir se souvenir

 

Me voici ayant en moi porté un peu de vie

Amorcée avec le commencement des choses

Il me reste comme un goût du lait salé de la mer 

Un ressassement de coquillages dans l'oreille

 

Et un rien de tendresse pour l'herbe et la glaise

Les pierres sans coeur que contourne le ruisseau

Où je lis déjà mon image furtive et blême

Signe qu'en tout cela je vais me fondre un prochain jour

 

 

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 21:40

 

Quelle horreur que ces aubes qui sentent la séparation

Ces claquements de valises imaginaires

Ces bruits de trains qui traversent le vent

A la place du vent qui traverse les pins immenses

 

Ton âme voudrait expulser son chagrin d'orpheline

Dans le cri insupportable et déchirant du roseau 

Quelque chose là-haut torture un nuage

Qui est emprisonné dans l'infini silence bleu

 

Le soleil ruisselle sur du soleil le long des murs

Vient chercher un peu de chaleur dans la fourrure  

Du chaton fantasque tout entier livré à ses caprices

Un oiseau s'enfuit vers les chênes avec un cri d'alerte

 

Comme s'il avait vu sous l'ombre du soir

Epaissie par le soleil déclinant

Le spectre que je suis dans toute sa future

Nudité de pauvre chose réduite à des milliers de vers

 

 

 

 

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 05:57

 

 

Retour des aubes embrumées aux rougeurs tardives

L'éclat des étés se referme doucement ainsi que la grille

Par où l'on entrevoit le Jardin 

Qui sera sous peu aussi lointain que s'il était perdu

 

Avec sa brise qui rebroussait joyeusement

La queue des écureuils

Les oiseaux noirs et blancs qui gardaient le seuil

Des matins festonnés de verdure et de montagnes bleues

 

Déjà les ouragans terribles et les attentats recommencent

De l'autre côté là-bas où se trouve la vie ordinaire

Les guerres n'avaient pas cessé C'est toi qui les avais un moment

Oubliées comme si le cosmos pouvait être harmonieux

 

Comme si l'odeur des grands pins flottant sur la piscine

Pouvait être celle de la poésie simplement

Parce que s'y baignaient de jolis enfants dont les corps

Toujours en mouvement soulevaient des gerbes de diamants

 

Parce que l'azur avait unifié le ciel jusqu'à la mer

Parce que les cris d'oiseaux disaient que les figues étaient mûres

Parce que ton coeur était léger et parcouru de mille émotions fugitives

Car enfin il n'y avait autour de toi que des êtres aimés

 

 

 

 

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 05:21

 

Quand le ciel outrenoir de la nuit

Suscite de ces rêves sans désir

Au long desquels se présentent des visions

D'étranges villes lointaines avec des rues

Qui te semblent familières Des livres

Et des journaux déposés au petit-jour sur le seuil

Des maisons Des passants hâtifs ou flâneurs

Ou les bras chargés de sacs aux sigles colorés

 

Ou des femmes aux chevelures balançant

Dans le dos d'une silhouette exquise lunettes de soleil

En diadème et chaussures à talons démesurés

Achevant leurs jambes

Sveltes comme certains moments musicaux de Schubert

Au long desquels le corps ne semble plus toucher terre

 

Quand en somme la nuit tu t'éveilles de l'autre côté

De ce qu'on nomme communément réalité

Comment savoir

Comment savoir que ce monde où tu écris à présent

Existe davantage qu'un autre

Et que tes tribulations et tes surprises dans des villes

Radicalement lointaines Ce sentiment d'être dans un vrai pays

Que tu éprouves alors Ce sentiment de sacré qui plane

Dans les rues de ton expérience nocturne

Ce bruit du vent dans les tamariniers Ces parfums exotiques

Ce bonheur de rencontres joyeuses Regards profonds

Visages inconnus au "réveil" mais familiers

Comment savoir que  tout cela n'est pas l'authentique

"Monde réel" tandis que celui où tu vis à cet instant

Ne serait que la fiction d'un esprit enfiévré

Qui croit s'être - en exil - éveillé avant le soleil ?

 

 

 

Que

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 06:48

 

 

Voici que nos rêves s'en vont avec la lune décroissante

Ainsi qu'aux miroirs une enfilade

De salles-de-bains pures à poncer à repeindre

Avec leurs rideaux blancs brodés de crustacés

Et leurs robinetteries étincelantes

 

Evidemment dehors un immense soleil

Règne encore mais de plus en plus fainéant

Sa couronne de guingois avec des rayons par-dessus

La colline aussi désordonnés qu'un tas de paille 

Je vous aimais mais je ne peux rester toujours

On a besoin de moi aussi de l'autre côté

 

J'entends encore couler des parfums et miroiter les eaux

Un écureuil au pied du pin pointe son museau

Petit pirate fourré qui cache partout son trésor

Comme un poète et ne le retrouve jamais

Plus haut que les pins il y a le pré du Lac

Le Château Neuf où les seules belles endormies

Sont au cimetière avec leur sang fier oublié dans l'herbe

Comme un couteau suisse tombé d'une poche

Leurs chevelures luisantes dont la mort

Fait des tignasses desséchées

 

J'entends la soeur qui va et vient sans cesse de pièce en pièce

Affairée et secrète comme une petite souris

Le bruit des plats remués dans la cuisine

Le neveu qui hurle au jardin des menaces à ses fantômes

Au milieu des tricycles et des bicyclettes abandonnées

La piscine au loin reflète un morceau de ciel

Où deux petits nuages s'en vont à tire-d'aile

En cachant qu'ils sont des anagrammes d'anges nus

 

Le matin encerclé d'arbres a des senteurs de jasmin

Les insectes sont attirés par ma tasse de thé

Bonjour la guêpe bonjour l'abeille voulez-vous aller dire

A l'oreille des pies que leurs jacassis m'assourdissent ?

Quand mes rêves s'en vont avec la lune décroissante

Et que le monde impitoyable m'a douché

De bonne heure avec sa réalité pleine de désamours

Je n'aime pas à être dérangé dans mes pensées

Dès le petit-déjeuner ! 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 22:03

 

Supposons que nous soyons dans la forêt

Autour d'un feu de camp comme entre amis jadis

La joie descendrait au centre des choses

Le masque d'or du soir sombrerait entre les frondaisons

La fumée en volutes bleues

Monterait comme une oraison vers où la ronde lune

A pleine bouche ouverte chante le silence

Des "espaces infinis" et des "mers de Sérénité"...

 

Le ciel mauve dans tes regards répandrait

Une impossible essence de lavande

Salive au goût pénétrant et rythme de ressac

Tes cheveux sauteraient dans les branches invisibles

De la brise du soir ainsi que touffes d'écureuils

Il y aurait des ombres alentour qui rôderaient

Parmi les ombres aux escarboucles sauvages

 

Les amis écouteraient - comme jadis - la flûte

Emportée outre-horizon sur l'aile bourdonnante

Des guitares Chacun s'assoupissant plus ou moins

Contre sa chacune Et tout cela nous resterait

Avec l'odeur du bois qui brûle et des étincelles qui fusent

Après des lustres et des lustres

Comme le souvenir d'avoir à l'écart des horreurs

D'un monde déchiré connu le  Paradis...

 

 

                                                   Opio 18/08/2011

 

 

 


 

 

 


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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 22:02

 

 

 

Quelle beauté ces pentes vertigineuses

Au pied desquelles s'enroulent les vieux villages

De ma Provence Leurs pics dispersent les échos

Et multiplient en voix diverses

Ma flûte au loin

 

Il y a les oliviers brillant dans le soleil

Ainsi que des pubis joliment frisés

Les pins aux mèches vaporeuses qu'emporte

Un vent vert qui semble figé dans la chaleur du temps

Un bourdonnant insecte noir examine ma chemise

Et s'éloigne déçu que je ne sois pas

Pour de vrai une grosse fleur

 

Deux petites filles le regard candide m'abordent

Au détour d'une ruelle sous des balcons de fer forgé

Je dois signer une pétition pour défendre les chiens

Peut-être aussi les chats les chauves-souris et les moustiques

Comment leur dire que je n'appartiens plus

A leur monde

 

Elles s'éloignent déçues souriantes "ça fait rien"

Dix ans douze peut-être Quand elle seront femmes

Moi je ne serai pas loin d'être cendre

J'aurais aimé mêler mon ombre aux ombres tièdes

De ces ruelles chargées des regards de pauvres aïeux

Qui ont mené ici une vie digne et humble et souvent triste

Avec l'écrasante montagne bleu-acier

A l'ancre au-dessus des maisons comme une énorme mongolfière

 

Et leur vie immuable où l'on égrappait les jours comme grains

De raisin noir L'un sucré l'autre amer

Montant et descendant les escaliers vers l'église

Avec à l'horizon tout en bas la vallée

Déroulant son tapis de forêts jusqu'à la mer

Tendant sous la brume

Le fil bleu-acier de départs immobiles


Ceux-là mêmes qui resteront à jamais

Inassouvis

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 


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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 21:21

L'alcool un moment fait oublier l'abîme

Du temps Toutes ces années décolorées

Comme des montagnes amenuisées par l'éloignement

Dont le bleu de myosotis

Dans nos regards crie ne m'oubliez pas

Même si nous savons que vous ne reviendrez plus

 

Oublier ces corps de lézards lisses et tièdes

Sous la caresse Comme plus tard les corps des femmes

Etranges souples doux et doubles et fendus

"Au fond l'abîme de la communion avec l'univers"

Disait Ibn Arabi

Le vertige des yeux verts des yeux dorés des yeux

Parfois minces comme ceux des chats et des serpents

Et ces corps lisses et doux comme des écailles

Dans leurs verdeurs qui sentent tour à tour la mer

Le basilic et le jasmin

 

L'abîme du temps chose féminine

Qui happera un jour ou l'autre dans sa fente noire

Le poing tendu de ce poème que j'écris

Puis le bras puis mon corps

Et pour finir malgré son infini refus

Mon esprit

 


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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 09:43

 

Beaucoup disent que tu es triste et c'est

Peut-être vrai Sans tant de journées grises

Que seraient les aubes d'été où l'innocent incendie

Du premier soleil

Saute parmi les écureuils sur les branches des pins

Tandis que les corps de l'amoureuse se font

Et se défont et puis se fondent dans les nuées roses

Et que le coeur s'exalte

Comme si le bonheur existait parmi les prés paisibles

Et les prophéties vertes ou argent

Des très vieux oliviers tordus par les années

Que la lune en plein jour contemple encore

Avec cette expression énigmatique de vieille paysanne

Asiatique

Qui sait que tristesse ou gaieté alternent

Dans la dérive infinie du Nuage !


 

 



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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 15:05

 

 

Sonnet mystique (II)

 

Mon amour n'est pas loin Il est dans ma mémoire

Là où sont les chevaux qui boivent dans l'eau verte

Sous l'arche du portique arpenté d'ombre noires

Dans l'écrasant silence et les portes ouvertes

 

Le soleil rouge aux murs crénelés par l'histoire

Descend vers l'océan de houles en alerte

Avec leurs épieux blancs leurs boucliers de moire

Qui vont en régiments vers l'horizon leur perte

 

Mon amour n'est pas loin mais je suis seul pourtant

L'odeur de sa blondeur sur la plaine marine

Suscite voyages soleils vaisseaux d'un autre temps

 

J'habite aux archipels où l'olivier devine

Quel vent va me dicter ce qu'écrira ma main

Quel dieu m'accablera d'un poème inhumain

 

 

 

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