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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 11:12

 

 

COULEURS DU RETOUR

.

Elle prétend qu’elle “vomit les mots”

Et ne croit rien des paroles humaines

.

Comment reconnaître le vrai s’il existe

Sans le jeu de l’évidente illusion

.

Les mots sont les hirondelles qui font la navette

Entre leur nid sous notre toit et l’aventure azurée

.

Ils sont le miroitement de la source où tremblent

Les grands arbres à l’envers de ne pas exister

.

Ils sont le mince fil tendu de rive à rive sur le gouffre

Pour que l’esprit traverse pendu par les mains

.

Ils sont le rideau de feu franchi par un saut enfantin

Qui de l’autre côté découvre que c’est le même monde

.

Avec les couleurs du retour et de l’aurore qui s’ouvre

Ainsi qu’un escargot déroulant sa spirale de lumière.

 

 

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 11:04

 

 

 

 

MAIGRES SOUVENIRS

 

 

Un reste de pluie aux feuilles du bananier

Hier ou avant-hier je ne sais plus déjà le vent efface

Ce mica de souvenir aux feuilles du bananier

Il brille au soleil revenu

S'égoutte avec la brise

 

Là-haut où mon regard ambitionne on ne sait quoi

Tiédit le couchant parmi les vallées des nues

Un halo d'horizon tend vers la turquoise pure

Chêne et olivier se haussent de la branche

Pour apercevoir la mer

 

Geais pies écureuils ramiers loriots colombes

Chacun dans sa langue aident

Le paysage à formuler un vague adieu

Salut salut Départ pour une autre vie

Tout reste Moi non Salut salut

Nous nous reverrons peut-être...

 

 

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 11:39

 

              PRÉTENTIEUSE ROSÉE

 

En équilibre sur une feuille d’acanthe, prête à rouler au moindre souffle,  brille la perle de transparence qui contient le monde.

 

À l’endroit du contact, une rognure d’ombre enchâsse un grain de lumière à peine teinté de ciel, alliance pure.

 

La goutte semble rétractée et s’arrondit frileusement sur le vert, pour ne côtoyer la matière que le moins possible.

 

Elle se croit fille de la nuit et de l’altitude, et aspire, avec la complicité du froid, à se métamorphoser en cristal.

 

Cette coccinelle rouge n’en a cure : en se posant sur le rebord dentelé, son poids infime envoie notre gemme dans l’humus  

 

Rejoindre la pluie des rosées, déjà tombées, qu’a bue le sol ce matin, lorsqu'en se réveillant on a pu voir les plantes s'ébrouer.

 

Ce ne sera pas la première mijaurée qui aura fini dans la fange alors qu'elle se prenait pour un diamant. 

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 11:32

 

 

               CINQ HEURES DU MATIN EN ÉTÉ

 

 

 

Est-ce pour se délivrer de l’angoisse du paysage que les peupliers blancs secouent la transparence qui se balançait à leurs larmes feuillues ?

 

En une silencieuse avalanche, le ciel déverse du bleu-myosotis sur les monts lointains dont les nuages épongent les crêtes avec soin.

 

Leur caravane, en route vers le bord de mer, paraît immobile et sereine ainsi que les navires de croisière appareillant à l’horizon.

 

Inassouvie, diffuse, une rengaine lancinante à la radio suggère, par la croisée entr’ouverte, qu’un Éden existe quelque part, au-delà...

 

Je rêve d’ouvrir une porte de pierre dans la pente herbue de la colline, et d’emprunter le tunnel d’outre-temps vers un Ailleurs

 

Où se mêlent, comme au cimetière, l’éternité, l’absence, le droit des corps à se dénouer dans la poussière délicieuse de l’oubli. 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://xavierbordes.wordpress.com

 

 

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 11:28

 

                            DE CHOSES ET D’AUTRES

 

 

“Encore une aurore couleur de champagne, pétillante au point que j’en ressens des fourmis dans les jambes... Cette immensité, qu’on voit grâce au peuplier quand sa cime dans l’azur balaie les nuages, c’est le vent...” Citation d’un poème de naguère, sans doute trompeuse. L’heure est plutôt à Yahuarcocha, à la Bibliothèque de Huancayo, au treize tours de Chanquillo, et à la spirule phosphorescente !

 

Comprenne qui pourra. Du reste voilà qui n’a d’importance pour personne ! Dans les abysses de ma mémoire, rôdent ainsi, éparses, quelques images d’Atlantides, avec panoramique sur les ruines, assorti du finale de la première symphonie pour orgue de Vierne. Continents lointains, peuples du soleil, plumes de quetzal et oreilles d’or, précipîces verts où rugissent les Urubambas !

 

Plus proches, les humains de ces régions perdues. Le regard adouci par les herbes fumées, dans le hamac, ridés, les vieillards bruns se balancent, qui ne vivront qu’une demi-vie. Maisons de bois et de feuilles. Les serpents se déroulent des branches basses, dans la pénombre du sous-bois proche. De petits cochons crient dans la boue en jouant avec les enfants nus. Une femme aux seins flasques, mais au beau regard, les enjambe.

 

Mes mondes à moi ne sont connus de personne. La lune seule les partage, depuis le temps où, par ma fenêtre ouverte, elle descendait la nuit, dans un parfum de jasmin, avec au poignet ses bracelets d’étoile, et passait la main dans mes cheveux collés par la fièvre : “Mais non, mon poussin mais non... Ce ne sont pas les papyrus des momies qui viennent te chercher, mais le vent desséché des bambous légers...”

 


 

 

 

 

 

 

 

 

                             TEMPS MODERNES


 

 

Ne faites pas le jeu d’un vent polaire. C’est assez que nous soyons environnés d’une foule de Cimmériens et autres tribus perdues, constamment persuadés qu’ils sont insultés par la lumière !

 

Agressifs, convoiter un or qui n’existe pas leur tourne la tête. Ils arrachent aux enfants leur médaille de baptême, aux petites vieilles leur sac a main, leur collier de veuve et tout ce qui sur elles brille.

 

Ils veulent imposer leurs langues sauvages, leur rites cruels de nomades. Répandre le sang est leur fête. Écraser les innocents leur jouissance. Un Moloch réclame d’eux, croient-ils, pareilles pratiques.

 

Gouverner nos cités, leur rêve. S’approprier nos cabanes et le peu que nous possédons, leur but premier. Tous les prétextes sont bons pour punir les faibles de leur “impiété” : leur seule règle.

 

Nous autres, convaincus de l’injustice du monde, au nom de l’indulgence les encourageons et leur tendons en souriant le sabre avec lequel ils nous égorgent, la kalachnikov pour nous massacrer.

 


 

 

 

 

                             À COUP DE RÊVES

 

 

Je ne vise à distribuer ni des preuves, ni des illusions. À coups de rêves, tel un moissonneur avec l’éclair de sa faux moissonne un champ fécond de minuscules momies, j’inspire.

 

Puisque me font défaut souvent les mots de la merveille, je raboute ceux qui me restent, troués parfois d’espaces sans fond à teneur de pur silence, hublots laissant entrevoir d’incommensurablement lointaines galaxies.

 

De jeunes Hermès aux talons emplumés entre elles louvoient librement, enfants grandis de la lumière couvée dans mon ombre, cette mère-poule maladroite !

 


 

 

 

 

 

 

 

                            SENTENCES DE GRANIT

 

 

L’amour nous trompe, nous fait penser que nous pourrions dominer le jour, que ce qui nous change, nous change en notre faveur.

 

Lorsque notre conscience, résurgente, paraît après un temps dans sa transparence parfaite, c’est une âme asservie au futur qui se révèle, ainsi qu’un navire enchaîné à son ancre.

 

Elle va et vient, ne revenant à son présent maçonné que pour confirmer son bonheur, à la façon de l’hirondelle dont j’entends pépier les rejetons sous l’avant-toit.

 

À la fin, nous nous retrouverons comme agrandis de tout cela que nous aurons perdu, piste de gestes innombrables, de baisers semés à l’instar des cailloux blancs du Petit Poucet.

 

Égarés, nous n’avons que ce passé pour regagner la direction essentielle, qui de nous-mêmes ne laisse rien que le plus dur noyau, une fois effeuillées les verdeurs de nos coeurs d’artichauts !

 


 

 

 

 

 

 

              POUSSIÉRE DE LA CRÉATION

 
D’où nous viens-tu, poussière ? Ensemençant avec acharnement mon refuge, quasi-vivante alors même que nous mourons de nous absenter de notre forme en l’échangeant avec ta poudre.

 

Te déloger des angles, des recoins, des en-dessous, plus encore d’entre le foisonnement des livres, tâche aussi infinie que celle des malheureuses Danaïdes.

 

La guerre s’exacerbe avec le Grand Ménage de Printemps, en lequel nos compagnes sont de loin plus expertes que nous, misérables Chevaliers de l’Aspirateur.

 

Au quotidien, comme on dit, la lutte sournoise persiste : il demeure toujours une pellicule de grisaille quelque part, pour qui s’oublie à n’être pas constamment armé d’un chiffon humide.

 

Ainsi le dépôt, avec le vent, d’une dissémination poétique en nous, pollen universel dont on s’efforce, une vie durant, par testaments successifs, de se débarrasser.

 

Tout en ayant bien conscience que la mort seule aura la vertu d’y parvenir. Lorsque le dernier roseau, l’ultime ligature de sang noir, auront en un cri de syrinx épuisé notre souffle.


 

 

 

 

 

 

                    D’UNE ROSE FIGURÉE


 

Prisonnier de ton incarnat, rose libre, je t’imagine par les rues, lorsque tu partages tes sommeils aux paupières bleues.

 

Tes amours ignorés dans mes regards s’affirment comme des atouts dans une main de cartes, pour des parties que tu gagnes ou perds avec un regret proche de l’indifférence.

 

Une âme simple te recueille, à toi seule tu es son jardin. À moi ta limpidité, aux autres l’énigme. Le bleu de tes yeux est immense comme l’extralucidité de la petite Chouette Divine.

 

Continue de m’apporter la couleur de tout ce qui m’approche. Je m’occupe de l’eau dans le jade aux cinq chauve-souris, ô la Seule au coeur parfumé.

 

Finalement, malgré tes intermittences et la rosée de tes pleurs, tu demeures la fraîche amante - amande ? - du soleil.

 

 

 

 

 

 

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 10:00

                                  NATURALITÉ


 

 

Graviers plats et clairs au clapotis de la rivière, vous n’avez connu que les pieds nus des nymphes à peau douce et le fléchissement des cannes sous la brise.


 

Reconnaître dans la prairie sauge et marjolaine, sariette et fenouil, thym et basilic, absinthe origan estragon, ces noms odorants figurent notre refus de renoncer à la nature.


 

La corne du bélier, la pince du crabe, chacune à sa façon effiloche et déchire le nard des nuages pour qu’au fond de l’immense éther, respirent les étoiles, étamines réservées aux abeilles de la pensée. 


 

Peu m’importent l’Unicité Cruelle et ses cathédrales fabuleuses : j’ai mes dieux. J’ai mes fées. Où qu’ils dansent, juste au-dessus du visible, se répand une ambiance d’oseille et de mélisse.


 

Seul j’entends les sistres de la cascade, les cordes acides des lyres, les diaules aiguës faufilant la psalmodie. D’invisibles Ménades vendangent les vignes de mes rêves, bouclées comme des grappes.


 

Seul j’aperçois parfois le pied ailé d’Hermès disparaître dans le vent qui recourbe les hautes herbes et les feuilles des oliviers derrière la colline où l’aurore enflamme la mer.

 

 

 

 

 


 

 

 

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 12:07

 

                        LE CRICRI DU GRILLON


 

 

Le cricri du grillon, c’était refuser le recours à un passé momentanément négligeable, la morsure de l’instant !

 

Un nuage saignait dans le ciel au-dessus de Valbonne. Les lointains étaient prêt pour la cérémonie impériale du couchant.

 

Sous l’herbe les senteurs se ramassaient en fantômes légers, se dissipaient en brumes au long des ruisseaux pavés de dragées laiteuses.

 

L’énigme de l’évidence, pourtant, ne cessait de lui nouer les entrailles. Elle ruinait au fond de lui mille petites joies, jadis rayonnant comme des pâquerettes.

 

Bientôt serait tirée d’un coup la toiture étoilée, traîne d’Argus aux regards silencieux. Les fenêtres s’éteindraient.

 

Acide cresson, gratin brun, pain rugueux, rougeur instable du vin sous la lampe, la connivence délicieuse du mutisme souriant, ton beau visage et les solives rassurantes.


Enfin, sur le mol oreiller, comme lorsqu’on fait la sieste dans un pré, les barbes de longues pennes d’orbleu caresseraient la joue de mon amour endormi.

 

 

 

 

 

 

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 11:00

                           Aigue-Morte.

 

 

Riche à dire, de notre monde nous écrivons de telle sorte qu’à la façon de ce qui se passe dans les marais salants, lorsque le fluide infusé de nuages se change en fleur de sel, ce qui ne résidait qu’inconsistant sédimente en concrétion, pour exister.


 

Récolter les images à la pelle est délicat, on se retiendra de brusquer l’instrument jusqu’à râcler la boue sous l’eau rouge, - non, la technique est dans un effleurement léger du fond qui ne dérange pas les impuretés. Puis, par un mouvement continu, recueillir.


 

Il y faut un tour de main particulier : il s’obtient en fréquentant les ancêtres, et ne s’acquiert pas en un tournemain ! J’ai consulté pour ma part l’aïeul de Cynocéphales, celui d’Andes, et quelques autres de même talent. Une moisson de secrets !


 

Pour finir, laisser sécher longtemps à la lumière des jours, en étalant dans plusieurs rectangles, par couches minces, le matériau pur comme des larmes de lune, qu’on aura obtenu. Lorsqu’il ne forme plus qu’un tapis de cristaux,


 

On peut alors en saupoudrer sa vie et la conserver longtemps.

 

 

 

 


 

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 14:48

 

                               L’EXPLOIT

 


 

Tout à la joie des caractères splendides, ces pâtis de lettres qui sont comme le négatif d’un ciel étoilé, tu perds la limite. Ceux qui t’épaulaient sur l’invisible chemin t’abandonnent à ton clair-de-lune et, restés en arrière, sombrent dans un sommeil teinté de rancune.


 

Pourquoi perdre ton temps, avec ce qui ressemble à une pince de boccace, à vouloir pincer l’eau de la source pour la ramener à toi comme un tissu transparent dans lequel tu médites de tailler un habit à la beauté qui t'obsède, sans consentir à reconnaître qu’hélas, elle restera nue ?


 

Tant de travail qui n’avance qu’à l’intuition, manifestement inutile au regard des jugements de tes contemporains, pour ne jamais ramener fût-ce une pépite de lumière, à la surface de ta conscience ! Pendant ce temps t’observent les choses qui t’entourent, avec une sorte de pitié.


 

Tu sais que tu es né de tout cela, au noeud des rayonnements désirants, là où le flux de l’insaisissable se marie à la concrétude inconcevable de l’espace. Là où la Parque déploie ses écheveaux de relations bleutées, là où tout est matière à surgissement, là où tout est aussi matière à disparition.          

 

 

 

 

 

 


 

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 11:40

 

 

                            À peine éveillé...

 


 

 

À peine éveillé, lorsque plane encore le froid de l’espace, que tes yeux étudient encore sur le plancher de quelle pénombre atterrir, que le paysage n’est encore qu’un nuage en train d’investiguer le pays où il va se poser,


 

À peine éveillé déjà tu cherches la mer, et dans sa clarté la main secourable qu’une vague te tendra, et qu’accompagnera le mirage d'un long regard vert, grâce auquel peu à peu se coagulent les miettes de la réalité pour former une effigie solide.


 

Reconstruisant, sur les fondations rouges d’un coeur dévasté, quelqu’un qui s’ignore encore, l’aube t’envahit par l’intime, organe après organe. Elle te maîtrise par ton origine et change l’attention de ton esprit en source où blanches moirent


 

Les gelées de la mémoire, dont l’argenture ne fondra que lorsque tout sera pesé, après quoi tu pourras risquer ton premier pas au milieu de l’équilibre incertain des angles et les croisements des cloisons où se contracte l’infini.


 

Certes, lorsque tu avais l’âge de ton petit neveu tu ressentais toutes ces choses sans pouvoir les dire. À présent, pour les lui léguer, à lui et d’autres, tu t’appliques plan par plan à édifier une oeuvre de langage, peut-être à jamais illisible.

 

 

 

 

 

 


 

http://xavierbordes.wordpress.com

 

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