Au lecteur
Lecteur qui prends prétexte du poème
Comme d'une sorte de miroir embellissant
Pour t'offrir le meilleur de toi-même
Je t'envie Est-il dans ton for intérieur
Tant de beauté que tu puisses face à
Mes vers ou d'autres t'écrier magnifique
Alors que je creuse de plus en plus profond
Pour trouver quelques rares dernières pépites
Avant l'effondrement des galeries ou l'insidieux
Épanchement d'un gaz invisible et mortel
Et que dans l'obscurité ma lampe vacille
Déjà et faiblit et laisse soupçonner qu'elle va
S'éteindre d'ici peu parmi les vestiges inachevés
D'une œuvre qui n'aura pas su se concilier le temps
Et finira déchiquetée ainsi que les vers d'Archiloque
Toi Lecteur en qui l'élan vital est encore intense
Cueille cueille au détour des mots ces gemmes
Que mon esprit ne sait plus voir étinceler
À ton tour fais-en des colliers pour celle que tu aimes
En lui offrant ainsi les feux de sa propre beauté.
Poème de Lasource