Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 11:46

 

Cassandre et les anges

 

Un tropisme t'attire vers l'Obscur, tel un sphinx à tête-de-mort fourvoyé dans le jour. Tes pensées tendent à s'étirer dans des phrases sans fin, comme un lasso que tu voudrais allonger pour capturer une chimère qui vit sur l'autre rive de l'infini.

 

Depuis le rebord de l'infranchissable, tu scrutes l'abîme. Tout au fond parfois ton oreille parvient à saisir le faible écho du vacarme torrentiel que fait l'énergie du chaos en rebondissant d'étoile en étoile.

 

Enfant, allongé dans l'herbe d'un sommet, tu aimais à te pencher sur la profondeur bleue de l'altitude, en suivant du regard le faucon et le balbuzard. A présent, tu ne peux lever les yeux vers l'azur sans un violent vertige.

 

Une froideur immense et glacée a gagné la région où, par des porches byzantins, dès l'or de la première heure, vêtus de toges multicolores, les chérubins à têtes de taureaux, les séraphins transparents comme des aquarelles, les trônes blancs comme l'éclair, entraient et sortaient du Paradis...

 

Alors, Tsafkiel lui-même, éblouissant, venait te visiter parmi les palpitations de la fièvre. Tes yeux en ont gardé un regard trop brillant pour l'univers des vivants. Ce que tu y découvres, hélas, en est d'autant plus sombre.

 

Ivres de technique et de mensonges, les humains détournent les yeux lorsqu'on tente de leur montrer qu'un nouveau déluge a déjà commencé.

D'ailleurs pour tout autre qu'un être de poésie, il est imperceptible.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires