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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 19:38




30. Nocturne de la pluie sans fin



L'Astragalizonte dorée en chlamyde de bronze

A la fois souriante et sérieuse et triste comme ma joie

Va disparaître sitôt que j'aurai cliqué la poire

De la veilleuse

Le joueur de flûte noir et l'ocarina chinois aussi

Je resterai dans le lit crispé obscur et froid comme une statue

Tombée de son socle expérimente une existence de gisant

Quelque chose d'analogue à une crampe qui saisit le corps entier

Et le rend aussi dur qu'une pierre inerte



De la nuit, j'en entends pleuvoir dans la nuit

Elle flagelle la pierre en faisant ce bruit d'impatience

Ou de cavalcade de doigts sur le bord de la table au moment

Où le prochain vers encor trouble tarde à s'élucider

J'imagine là-bas les gouttes qui s'écrasent sur la dalle où sont

Gravés les noms de mes parents avec la stèle aux fleurs de pavot



Quelques gouttes transparentes - les grains de blé dans la poussière

Du caveau gardé par le grand chien d'or au museau noir

Quelques gouttes transparentes – la nuit sans commencement

Ni fin dont le silence vibre jusqu'au fond de l'univers



Où rôdent les milliers d'années lumière dont ma vie n'aura été

Que l'équivalent de quelques photons

Et celle de l'humanité le flash d'un appareil photographique

Sur un globe de glaise aveugle et sourd.



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